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Le mur de la peste à Cabrières d'Avignon

Un petit vent frisquet et un ciel hésitant ont réduit le nombre des participants; pas nombreux, mais déterminés à profiter de cette sortie, qui trouve son départ à Cabrières d'Avignon. Déambulant dans les rues désertes, nous longeons le superbe château et nous arrêtons devant la plaque commémorant les horribles massacres effectués par les troupes de Maynier d'Oppède sur les gens du village; les Vaudois ont payé un lourd tribut à la rapacité des seigneurs catholiques.

Nous avons quitté la partie Renaissance pour suivre les fortes tours rondes moyennâgeuses qui nous mènent par un sentier paisible au départ du mur de la peste. Une pierre sur laquelle est gravée la silhouette d'un médecin de l'époque nous rappelle le dramatique dénuement de la science : vêtus de cuir, d'un masque au long bec destiné à éloigner la maladie, ils ne pouvaient guère compter que sur fumigations et plantes contre cette terrible maladie transmise par les puces des rats, montés avec leurs passagères à bord des navires.

Après les désolations des guerres de religion (en 1545), les habitants de la région connurent en 1720 la terreur de l'épidémie, déclenchée à Marseille par l'âpreté au gain de marchands pressés de débarquer les étoffes venues d'Orient : il fallait les vendre à la foire de Beaucaire - sans vouloir tenir compte des malades à bord...La peste se répandit en Provence comme une traînée de poudre.

En 1721, on décida donc d'édifier un mur de pierres sèches sur 25 km, traversant les Monts de vaucluse pour protéger le Comtat Venaissin de l'épidémie.

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